Que dirai-je ?
Que dirai-je aux
Coquillages, aux jonquilles
Et aux coquelicots ?
Cueillis sur la berge
D’un songe, un mort-né
Multicolores
Tous réunis autour d’une gerbe
Regimbent
Contre la volonté de couvrir autre peau
Que celle de ton corps
Que dirai-je ?
Au soleil crispé au crépuscule
Qui cherche sous les ombres fanés
L’ombre de ton corps délassé
Par quelle excuse ?
Comblerai-je l’amour
Ensevelit dans linceul de mon éternel souvenir
Et consolerai-je mon coeur
Immobile
Tangué par le va-et-vient des gens
quelques un reviennent
Et d’autres s’embarquent
Immobile
Au fil du temps
J’ai recroisé le jeune clandestin solitaire
Revenu de si loin
Un frisson froid, traverse mon échine
Lorsqu’il me dit :
Qu’attendez-vous ici sur ce quai?
Debout sur la même place
Et en tenant ce même bouquet
Froissé par le temps
Que répondrai-je ?
Lorsqu’il me souffle
Que
Je n’ai pas changé !
Aussi, seul je regarde
Ses mains vides burinées
Sa tête grisonnante
Et un fagot de nouveaux minois
Celui de sa lignée